Quel est votre plus gros défaut ? (1)
Cette question est jugée par beaucoup comme une des pires questions posées en entretien. Comment parler de son plus gros défaut sans se mettre en danger ?
Pourquoi l’employeur vous pose-t-il cette question ?
Il cherche tout simplement :
- à mesurer votre capacité à réfléchir sur vous même et à vous auto-évaluer
- à estimer votre aptitude à articuler une réponse élaborée et argumentée
- à vérifier que vos défauts sont compatibles avec l’emploi proposé.
Comment répondre ?
Vous devez montrer :
- que vous êtes capable de déceler vos faiblesses
- que vous reconnaissez le besoin de vous améliorer
- que vous travaillez pour corriger vos imperfections
- que vous savez que vous avez encore du chemin à parcourir : si vous prétendez avoir entièrement vous êtes corrigé entièrement d’un défaut, vous donnerez l’impression de manquer de franchise. D’ailleurs vous êtes en contradiction. Si vous avez entièrement corrigé ce défaut pourquoi l’avoir cité ?
Bref, prouver que vous êtes mûr sur le plan affectif.
Vous devez bien sûr choisir un défaut compatible avec l’emploi proposé, en tenant compte :
- du poste : la timidité n’est pas bien grave pour un informaticien qui travaille devant son ordinateur toute la journée. Un commercial ne peut pas en revanche déclarer être timide compte tenu de la nécessité qu’il a de rentrer en contact avec d’autres personnes. Un directeur peut être autoritaire, pas une assistante.
- de votre expérience : un débutant peut déclarer être impatient car c’est un défaut fréquent chez les jeunes. Un salarie expérimenté est censé avoir travaillé sur ce défaut depuis des années.
Enfin, comme pour toutes les questions posées en entretien, vous devez argumenter et apporter des exemples les plus concrets possibles.
Les réponses éviter
L’absence de réponse
Du genre « je n’en sais rien ». Vous montrez que vous n’avez jamais réfléchi sur vous même. Zéro pointé….
La réponse vague
Du genre « j’ai les défauts de mes qualités ». Honnêtement, ça sonne creux. Vous n’apportez aucune information au recruteur. Vous lui montrez seulement que vous n’avez pas réfléchi.
La réponse prétentieuse
Évitez de dire que vous n’avez aucun défaut. Tout le monde en a. Le recruteur comprendra aisément que votre plus gros défaut est la prétention. Un défaut qui ne passe pas.
La réponse bateau
Du genre « je suis perfectionniste », qui est la réponse la plus fréquente à cette question en entretien. Un conseil : même s’il s’agit effectivement de votre plus gros défaut, essayez de trouver autre chose. D’ailleurs, être perfectionniste peut être un vrai problème pour un poste nécessitant de tenir des délais serrés.
La réponse faisant appel au jugement des autres
Du genre “Mes collègues m’ont dit que je prends parfois mon travail trop au sérieux”. C’est peut être vrai. Mais vous faites ici la preuve que vous n’avez pas été capable d’en prendre conscience vous même.
La réponse-qui-prend-vraiment-le-recruteur-pour-un-abruti
Du type “Je n’arrive jamais à quitter le bureau à 17 h. Je crois que j’aime trop mon travail!”. D’abord ce n’est pas un défaut. Et franchement, si vous étiez recruteur et qu’un candidat vous disait cela, comment réagiriez vous ? Vous n’auriez pas l’impression qu’il vous prend vraiment pour un idiot ?
Dans le même genre, évitez également les réponses dans lesquelles vous énoncez franchement une qualité : « je suis trop dynamique » ou « je suis trop persévérante ».
Le mensonge
Pas la peine de mentir : vous serez démasqué si vous avez passé des entretiens de personnalité, ou pendant votre période d’essai. Vous devrez passer de nouveaux entretiens et serez de toute façon obligé de préparer cette question !
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